LA DÉPRESSION ET LE MICROBIOME INTESTINAL ABERRANT

La réponse au stress hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) peut altérer le microbiome intestinal, diminuer la motilité intestinale et augmenter la perméabilité intestinale.

Une étude contrôlée versus placebo a montré que les niveaux de cortisol salivaire matinal étaient plus faibles chez les patients ayant ingéré du Lactococcus lactis, ce qui indique que la consommation de cette souche bactérienne a améliorer la réponse de l’axe HHS au stress.

Le nerf vague peut relayer les informations de l’intestin et du microbiome vers le cerveau via ses branches afférentes et transmettre des signaux du cerveau à l’intestin via ses branches efférentes.

Grâce à cette communication, le système nerveux autonome est capable de réguler la motilité intestinale, la digestion et la composition du microbiome.

Il existe des données encourageantes sur les traitements de la dépression ciblant le microbiome intestinal, notamment les antidépresseurs, les antibiotiques, l’alimentation, les probiotiques et au transfert de matières fécales (FMT).

Les patients présentant une faible abondance de Bacteroides présentaient une prévalence plus élevée de dépression.

Une alimentation riche en flavonoïdes a augmenté les souches Lachnospiraceae, qui produisent des facteurs neurotrophiques dérivés du cerveau (BDNF) impliqués dans la signalisation centrale de la dépression.

Les régimes faibles en glucides ont amélioré les symptômes de la dépression et augmenté les bactéries intestinales bénéfiques Roseburia, Ruminococcus et Eubacterium, qui produisent des Acides Gras à chaines courtes (AGCC) connus pour jouer un rôle dans la signalisation centrale.

L’amélioration des scores de dépression dans le TDM a été observée dans d’autres ECR après 4 semaines d’un probiotique multisouche, ainsi qu’une altération de la composition du microbiome intestinal avec une augmentation de l’abondance du genre Lactobacillus dans l’intestin et une amélioration des symptômes cognitifs.

Les patients souffrant de dépression qui ont pris le probiotique Bifidobacterium breve ont présenté une amélioration de leurs symptômes de dépression et de troubles gastro-intestinaux (en utilisant l’échelle d’évaluation des symptômes gastro-intestinaux) par rapport au placebo.

Les chercheurs pensaient que le mécanisme d’amélioration des symptômes était secondaire au métabolisme intestinal du tryptophane.

L’effet de la FMT des donneurs maigres sur la résistance à l’insuline, avec l’anxiété et la dépression comme résultats secondaires. Il y a eu un changement statistiquement significatif du microbiote avec une augmentation des Bifidobacterium, Bacteroides, Roseburia et Coprococcus, et une diminution des Streptococcus à 1 mois.

L’efficacité de la minocycline dans la dépression a été analysée plus en détail dans une revue récente, qui suggère que les données soutiennent le rôle de la minocycline comme traitement d’appoint pour la dépression unipolaire.

📌En résumé, chez les patients souffrant de dépression, l’incidence des symptômes gastro-intestinaux est élevée. Cela donne souvent lieu à une consultation en gastro-entérologie, soulignant l’importance des résultats cliniques de cette recherche. En tant qu’experts en santé intestinale, les gastro-entérologues peuvent jouer un rôle central dans le diagnostic et le traitement des anomalies du microbiome intestinal contribuant à la dépression.

Référence:

Depression and the Aberrant Intestinal Microbiome. Ann F. Kopera et al.  Gastroenterology & Hepatology Volume 20, Issue 1 January 2024

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